mercredi 18 novembre 2009


Photo de Seu Cássio

Diadema, vendredi 13 novembre 2009

Mário, le maire de Diadema, est arrivé au milieu d’une improvisation débridée sur le poème « Trem de Ferro » (chemin de fer) de Manuel Bandeira, un classique de la littérature brésilienne. Puis il s’est joint à nous lorsque nous avons commencé à travailler sur un texte de João Guimarães Rosa, extrait de son chef d’œuvre « Mon Oncle le Jaguar ». De même l’adjointe à la culture et la responsable des bibliothèques de la ville sont rentrées dans la ronde. En cette deuxième journée d’atelier à Diadema, nous sommes à la « Casa da Música » qui est installée dans une jolie maison au milieu d’un parc à la végétation tropicale qui fut la résidence, dans les années 1920, d’Anita Malfatti grande artiste peintre de la période moderniste. Le public des participants est un peu différent de celui d’hier, à la « Casa do Hip Hop ». Aujourd’hui ce sont plutôt des élèves et des professeurs de l’Ecole de Musique qu’abrite la « Casa ».
Public sans doute plus « académique », comme on dit ici mais qui se donne également, complètement au jeu.

Plus tard nous donnerons notre concert devant une petite assemblée attentive et émerveillée. J’aime jouer au Brésil à cause de cette capacité d’émerveillement du public, à cause de cette sensibilité poétique et musicale qui fait que les gens “embarquent” complètement dans le voyage que nous leur proposons. Il y a là des spectateurs qui sont arrivés un peu par hasard, Senhor Cassio par exemple, un musico de la vieille garde à l’oeil malicieux qui joue dans la “banda” municipale. Il m’explique que tous ses enfants sont musiciens, amateurs ou professionnels. Il ne tarit pas d’éloges sur notre concert : “Je n’ai jamais rien entendu de semblable dans ma vie.” Le texte de Guimarães Rosa “ Mon Oncle le Jaguar” l’a particulièrement touché."Peut-être s’identifie-t-il à ce chasseur de fauves qui est séduit par ses proies et devient fauve lui même ?"

Après cette journée intense, on se retrouve tous au “Franciscano”, un restaurant de quartier qui sert sans façon une tambouille délicieuse. On trinque à la caïpirinha. On discute de table en table dans les conversations hautes et les rires sonores.