lundi 23 novembre 2009

Rio de Janeiro, le 18 novembre.
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Prendre un bus près de la station de métro Botafogo en direction de Gávea. En vingt petites minutes, quand la circulation est fluide, on va changer d’écosystème. Descendre à la station « Jardim Botanico ». Franchir les portes du parc.

En un instant tout s’apaise. Derrière moi s’éloigne l’avenue rugissante saturée de gaz d’échappements, devant moi s’ouvre l’allée grandiose des palmiers rois qui chatouillent le ciel de leurs hautes frondaisons. Jardin Botanique de Rio, sans doute l’un des plus beaux parcs publics du monde. C’est l’empereur Dom Pedro II, un monarque atypique, éclairé, ami des arts, pionnier de la photographie… qui avait voulu ce jardin où sont rassemblés, de manière fluide et impressionniste, les principales espèces d’arbres de plantes de la foisonnante flore brésilienne. À mesure que l’on s’éloigne de l’entrée , on pénètre un monde de massifs de feuillus de toutes formes qui côtoient des arbres immenses, de fontaines et de statues nichées dans la verdure, de petits cours d’eau qui la parcourent, d’étangs couverts de grands nénuphars contemplatifs.

De passage à Rio il faut aller au Jardin Botanique et se laisser envelopper par cette tranquillité verte. En ce milieu d’après-midi, il n’y a presque personne, un ou deux poètes égarés en admiration, quelques rares touristes.

Pause dans le bleu et le vert, toutes les nuances de vert, dans le délice des ombrages où le soleil diffuse à travers les colonnades de bambou, dans le scintillement diffus des jeux de l’eau et de la lumière. Oasis de calme odorant tandis que l’on devine au loin le tumulte hoquetant de la ville, l’étrange chaos puant qui prolifère, l’énervement palpable dans les secousses de la circulation au touche-touche, le véhicule qui toussent, qui crachent…

Je prolonge encore un peu cette promenade d’émerveillement, je savoure chaque particule de cette paix verte piquetée des rouges, des jaunes, des mauves des fleurs éparses. Un toucan bariolé cueille des petits fruits dans les hautes branches. Le soleil descend, la lumière est plus chaude, plus caressante, exalte toutes les couleurs de ce jardin-poème qui s’apprête pour la nuit.

Coups de sifflets, le «Jardim Botânico » ferme. Quelques pas et re-voici la réalité automobile. Je n’ai pas de difficulté à attraper mon bus immobilisé, coincé dans les embouteillages du rush de fin de journée.